#77 - Comment Où est le beau s'engage pour un demain plus beau ? Je vous explique tout

Un épisode solo un peu différent pour vous parler de mon engagement pour la transition écologique et surtout du soutien à la nouvelle garde de designers « faiseur »  qui ont une démarche respectueuse du vivant et des territoires, loin du greenwashing, à l’occasion de l’exposition Demain plus beau que je présenterai à l’espace Commines du 3 au 8 septembre prochain.

Très bonne écoute !

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  • Ma prise de conscience 

Pour celles et ceux qui me suivent sur instagram, vous aurez remarqué que je vous parle de plus en plus d’engagement, de sens, de vivant etc

Vous êtes nombreuses et nombreux à vous retrouver complètement dans cette quête, à me dire que cela vous touchez aussi beaucoup.

Je crois que l’on est tous en train de se poser les mêmes questions face aux enjeux qu’on doit relever à l’échelle de notre société, mais aussi face à nos habitudes et nos comportements que l’on aimerait changer. 

Je voulais prendre un peu de temps pour partager avec vous ma vision de tout ca et détailler davantage les engagements que je porte avec Où est le beau. J’en profiterai également pour vous en dire plus sur l'exposition dédiée au design engagé que je présenterai pour paris design week à l’espace Commines à paris en septembre prochain.

Pour moi depuis le début, cette question Où est le beau ? renvoie à l’envie d’explorer, de découvrir et d’aller au-delà de la seule question esthétique. C’était comprendre vraiment pourquoi les choses nous touchent ? Qu’est ce qui les rend belle ? Et qu’est ce qui nous permet de vivre cette expérience émotionnelle ?

Je m’en rends compte que le beau apparait quand il y a de l’authenticité, quand les choses ont du sens et qu’il y a une harmonie.

Dans ce podcast, mais aussi sur instagram et avec la newsletter (que je vous envoie tous les vendredis), ce que je fais finalement, c’est nous mettre en conversation avec les créatifs (designers, architectes, artistes, artisans, paysagistes etc) à chaque fois avec des contenus dédiés.

Le but c’est bien de créer des petits moments de rencontres -même s’ils sont virtuels - pendant lesquels celle et ceux créent le beau peuvent nous racontent leur histoire, leur démarche et nous partager les messages qu’ils défendent et portent dans leur travail.

Pour être honnête, jusqu’à l’an dernier, je n’avais vraiment pas pris conscience à quel point les enjeux environnements sont urgents et surtout à quel point on a tous un rôle à jouer.

Franchement j’avais un peu la tête dans le guidon comme tout le monde, je savais qu’il y avait des pratiques qui mettaient en danger les écosystémes, la biodiversité mais je sais pas c’était assez abstrait, assez invisible.

Je n’avais pas vraiment de prise de conscience. Cela existait mais je me sentais pas directement concernée par un devoir d’action et d’engagement autre que le tri, choisir des produits locaux avec des circuits un peu courts et le fait de pas faire 15 fois le tour de la planète par ans.

J’ai la chance d’avoir dans mon entourage, des personnes qui m’ont éveillée à ces questions.

Et je me suis rendue compte que tout était très complexe. On se rend compte que les solutions du 20eme siècle sont devenues les enjeux du 21 eme.

Du coup, pour mieux comprendre notre monde qui change à mille à l’heure, je me suis mise à écouter beaucoup de podcasts sur l’environnement, le vivant, la permaculture, comment les domaines comme la mode et la food embrassent ces sujets, ces enjeux etc. C’est passionnants mais aussi franchement assez angoissant !

Honnêtement dès qu’on s’y intéresse et qu’on se documente, on se rend compte qu’en fait on ne connait pas grand chose du vivant..mais qu’en revanche on a trop jouer contre et pas avec lui.

Aujourd’hui on sait et nous n’avons plus droit de ne pas prendre tout ça au sérieux.

Je crois que nous sommes à un moment charnière et qu’il y a un nouveau champ des possibles qui s’ouvre à nous.. et cela est hyper positif !

** Notre rapport à la nature

Pendant le confinement je me posais cette question de savoir pourquoi, sans faire de généralité, on se sent loin de la nature ? assez déconnecté finalement - surtout lorsque l'on vit en ville, encore plus dans un grande ville, que l’on a un boulot prenant, des projets, des enfants à gérer etc.

Ce qui hyper dommage, c’est que finalement, on ne se rend plus compte du bien que la nature et le vivant nous font.

Peut être que si vous avez eu la chance d’être confinés à la campagne ou proche de la nature, vous avez pu vous reconnecter, voir la végétation évoluer, ressentir davantage les saisons etc.. Alors que dans notre quotidien, surtout pour les citadins, on est assez déconnectés de cela. On se sent du coup éloigné de la nature et c’est dommage parce que quelque part on est aussi un peu la nature.

** Mettre la lumière sur les personnalités engagées

En parallèle, je me suis rendu compte qu’il y avait de très nombreuses qui avaient compris tout ça et qui - avec leur travail - avaient envie de nous reconnecter avec le vivant, avec les territoires et que les matériaux disponibles, que l’on avait parfois un peu délaissés et que ces derniers étaient en fait une source d’inspiration incroyable.

Au fur et à mesure j’ai constaté que mon regard sur les choses changeait. Ce qui me touche et que je trouve beau aujourd’hui est assez différent de ce qui pouvait me plaire il y a 1 ou 2 ans.

Et aujourd’hui, j’ai envie de l’assumer complètement et de vous le partager !

L’idée ce n’est pas de porter une idéologie, mais bien d’assumer mon engagement. Et d’ailleurs, je crois que la prise de conscience écologique doit passer par l’émotionnel pour qu’on ne revienne pas en arrière.

Ce que j’aimerai, c’est qu'avec Où est le beau, nous soyons un petit maillon d’une prise de conscience collective pour prendre part à cette évolution, transformation et aux solutions en cours et ainsi mettre la lumière sur celles et ceux qui oeuvrent pour que les choses changent dans le domaine du design, de l’architecture, de l’art et de la créativité en général, avec l’objectif de nous permettre d’être davantage en harmonie avec la nature.

** La réorientation de la ligne éditoriale 

C’est grâce à tout ce que je viens de vous raconter que j’ai eu envie, depuis une vingtaines d’épisodes du podcast, des rencontre des personnalités qui travaillent avec le vivant, des paysagistes, des designers, mais aussi des architectes, des acteurs de ce domaine que j'interroge et interpelle sur ces sujets pour comprendre : ok, comment on fait pour construire, pour créer un demain plus beau ?

Je suis convaincue que finalement la clé est là : connaitre et comprendre pour choisir et agir, et ce chacun à notre niveau.

D’ailleurs, je vois que ces questions vous intéressent beaucoup et cela me touche. Je reçois de nombreux de messages, dans lesquels vous me partager des «  punchlines" des invités, des passages qui vous ont interpellé dans les discussions. Parce que des personnalités inspirantes engagées il y en a plein !

    > Francois Champsaur, dont l’exposition « Reprise des discussions naturelles » a fait beaucoup de bruit l’année dernière à Toulon (Design Parade).

Dans son épisode (#54), il nous explique comment il a changé de vie et met en oeuvre aujourd’hui des projets en lien avec ses convictions.

    > J’ai aussi interviewé le paysagiste Gilles Clément (épisode #59) et d’ailleurs je sais pas si vous l’avez remarqué mais son épisode c’est vraiment de la pure poésie.

Non seulement l’engagement de Gilles Clément est très fort, mais il sait aussi très bien le partager. Ses mots sont simples, toujours choisis, ils apportent beaucoup de précision et cela nous permet d’accéder encore mieux à son message.. au beau !

Pourquoi veut-on, à tout prix, contrôler la nature ? Est-ce que la nature ne devrait pas justement être notre première source d’inspiration ?

Un spectre immense de connaissance qui nous reste à explorer et dont on a encore tant à apprendre.

Et puis, j'ai eu aussi envie d’aller rencontrer des personnalités qui ne sont pas directement dans le domaine de l’architecture, du design et de l’art, mais qui ont expérimenter le beau d’un certaine manière .. L’astronaute jean francois clervoy m’a particulièrement marqué.

Pour celles et ceux qui ne l’ont pas encore écouté, filez le faire ! C’est l’épisode #65, c’est un peu un épisode magique !

Ce qui m’a frappé c’est que les astronautes ont une formation très complète car ils doivent être forts partout : sur le plan scientifique, sur le plan technique et sur le plan humain parce qu’ils restent tout de même enfermés plusieurs jours dans un espace austère et ne sont tout de même pas sûrs à 100% de revenir sur terre (même si la probabilité est très faible).

Dans cet épisode, Jean-François Clervoy nous explique tout en détail, on a vraiment l’impression d’être avec lui dans l’espace et de voir la terre en face de nous, d’expérimenter presque à distance et de façon virtuelle "l’overview effect" c’est assez dingue !

D’ailleurs un message hyper fort qu'il nous adresse dans ce podcast est celui de prendre conscience de notre rôle pour construire un demain plus beau, même à notre tout petit niveau 

Nous sommes tous les membres d’équipage du "vaisseau Terre » et nous ne devons pas nous comporter comme de simples passagers en attendant que les choses se passent et en n’ayant aucunement conscience de notre impact en terme écologique.

** L’exposition Demain plus beau 

Toutes ces discussions me donnent encore plus envie d’aller à la rencontrer de personnalités engagées et inspirantes et la saison 4 va d’ailleurs être remplies de très beaux épisodes !

Cela me donne également envie d’imaginer de nouvelles choses avec Où est le beau.

Vous savez à quel point, j’avais adoré l’aventure du pop up en décembre dernier, de pouvoir se rencontrer, faire quelque chose en vrai.

Et au début de l’été, j’ai eu l’opportunité pouvoir présenter une exposition à l’espace Commines à Paris dans le cadre de Paris Design Week.

Je me suis dit que c’était le moment parfait pour mettre encore plus la lumière sur les designers engagés qui créent le beau !

Aujourd’hui clairement il se passe quelque chose dans la nouvelle garde du design français !

Ils sont nombreuses et nombreux à embrasser le challenge et de créer des pièces qui nous rapprochent de ce qui est bon pour nous, en respectant notre environnement.

L'objectif de cette exposition, c’est vraiment de montrer que les choses existent. Des objets qui ont du sens, il y en a déjà plein !

Je crois qu’il est important de les voir "en vrai "dans une exposition car tout ce qui tourne autour des enjeux environnementaux est souvent assez invisible. 

Il y a des chiffres, des rapports, des documentaires, des films, etc mais le message qui est primordial à faire passer dans cette période de grands changements c’est celui de dire : transformons l’invisible en champs des possibles et pas en peur.

Je suis heureuse de faire partie de cet élan; surtout que l’on peut avoir l'impression que les relais de ces initiatives positives - sans idéologie, ni gros militantisme - restent encore assez confidentielles, en tout cas dans le domaine du Design.

Lorsqu'on y réfléchie, notre monde est remplie d’objets. Tout ce que l’on achète a été dessiné et pensé par des personnes.

Donc aujourd’hui, qui sont ceux qui proposent des choses qui ont plus de sens ? 

Faire de beaux objets aujourd’hui qu’est ce que cela signifie ? Qu’est ce que ca implique ? 

Qu’est ce qui existe ? 

C’est justement ce que j’ai voulu vous présenter en imaginant l’exposition Demain plus beau, qui aura lieu à l’espace Commines à Paris du 3 au 8 septembre prochain.

** Qu’est ce que vous allez découvrir ?

Un sélection resserrée d’objets et de pièces réalisées par des designers avec lesquels je partage les mêmes valeurs, qui sortent des sentiers battus, qui font bouger les lignes, qui ont l’esprit de pionniers, qui explorent, qui prennent des risques et surtout qui croisent les disciplines.

Des designers « faiseurs » qui ont une démarche respectueuse du vivant et des territoires, loin du greenwashing. Ils questionnent autant la matière que la manière de produire.

Dans l’exposition, toutes les pièces présentées ont été soit faite directement par le designer, soit en collaboration avec des artisans ou des fabricants; en revanche les éditeurs sont sortis du propos.

Tous les participants à l'exposition valorisent la matière - et surtout celle qui est aujourd’hui considéré comme des déchets - et ils cherchent son potentiel technique pour révéler son potentiel esthétique.

Ils montrent la matière pour ce qu’elle est et je crois que l’on a aussi besoin de changer le regard là-dessus : d’apprécier et profiter des imperfections, des défauts car c’est là aussi que le beau se cache !

Des designers qui sont touchés par un design paysager, un design simple.

Ils défendent l’utilisation de ressources locales et le retour à des circuits courts, davantage en lien avec les ateliers, les artisans, les filières traditionnelles et les savoir-faire pour des objets en petite série.

L’objectif de cette exposition est de changer notre regard et de montrer que c’est possible d’avoir des objets et du mobilier qui ont été réalisés dans cette quête de sens, qui ont des impacts limités pour notre planète mais qui sont beau.. et que le mobilier responsables, ce n’est pas que du mobilier en palette ou en bois flotté.

**  Les matériaux 

Concernant les matériaux, je ne voulais pas alimenter ce qu’il faut challenger aujourd’hui, c’est-à-dire toujours proposer et orienter la création de valeur sur la bases des ressources finies, limitées et qui provoquent des tas d’impact négatifs : comme le plastique ou même le métal.

Il y a donc un parti-pris assez fort dans cette exposition, qui est celui de mettre la lumière exclusivement sur les matériaux et: dérivés de 3 grandes familles - les matériaux terre, végétal et mer - qui permettent de faire déjà beaucoup beaucoup de choses en design !

Je vous en dis pas plus et vous laisserez découvrir par vous même - je pense que vous risquez d'être surpris car l’esthétique des pièces, qui vous trompera sûrement sur la nature des matériaux utilisés.

Vous verrez que le champs des possibles est juste immense, et ca c’est TRÈS positif !

** la scénographie 

Deux derniers mots sur la scénographie, qui était un peu le gros challenge de cette exposition parce qu’il fallait qu'elle traduise, elle aussi, cet engagement.

Il faut dire que la scénographie est quand même un gros point noir en terme d’impact écologique. Pas le choix, il fallait donc embrassez aussi ce challenge !

Impossible de dire « Demain plus beau » et de mettre toute la scénographie a la poubelle à la fin de l’expo. Avec Frédéric Imbert, architecte d’intérieur et scénographe, a qui j’ai confié la scénographie de l’exposition, nous avons sollicité un tas de partenaires qui ont tous répondu présents pour nous mettre à disposition des chutes de matériaux, mais aussi de la matière brute et des éléments sauvés de la destruction.

Mon objectif était d'appréhender la scénographie de l’exposition comme un paysage.

Aucun booklet ou catalogue ne sera imprimé, il y aura uniquement des QR Code pour télécharger les informations.

** Design frugal, responsable et local 

J’espère qu’après ce monologue, vous avez pu cerner davantage la vision de Où est le beau : l’envie de mettre la lumière sur un design frugal, responsable et local.

J’aimerais que l’on puisse tous retrouver un rapport émotionnel avec les objets grâce au sensoriel - dont on parle très peu d’ailleurs - et donc grâce aux matériaux, car ces matériaux là sont vivants.

Tout cela traduit ma volonté d’inviter chacun à réaliser que le beau c’est le vivant pour avoir davantage envie de le protéger !

J’espère aussi que vous partagez ces engagements et ceux des designers « faiseurs » participants et que vous aurez, vous aussi, envie d’exiger davantage de transparence, de favoriser dans vos choix de matériaux, des choses dont l’impact est le moins négatif possible (en terme sociaux, mais aussi d’extraction, de transformation, de transports etc..) et aussi de regarder ce qui est prévu de faire avec ces objets après, pour les réparer, les retransformer ou les recycler.

Les bonnes idées et les innovations de tous les créatifs engagés doivent devenir la chance de tous, pour un demain plus désirable, plus respectueux, plus durable !

RDV du 3 au 8 septembre 2020 à l’espace Commines !

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